Selon une étude du Forum Vies Mobiles sur l’impact du télétravail en Île-de-France, ce mode de travail concerne désormais 46% des Franciliens. Parmi eux, 20% décident de déménager pour quitter les grandes villes et gagner en qualité de vie.
Avec la crise sanitaire, le télétravail s’est imposé comme une tendance massive chez les salariés. Aujourd’hui encore, il semblerait que ce mode de travail considéré comme plus souple continue de se démocratiser. Trois ans après le début de la Covid-19, cette organisation hybride impacte les modes de vie jusqu’à faire déménager certains qui rêvent d’espace et de nature afin d’accroître leur qualité de vie. En témoigne une étude du Forum Vies Mobiles sur l’impact du télétravail en Île-de-France. Interrogeant 9 057 personnes dont 1 000 télétravailleurs franciliens, cette enquête passe en revue les nouvelles mutations sociales et organisationnelles des télétravailleurs prêts à quitter la région.
Premier constat, le télétravail s’est largement démocratisé : 46% des actifs franciliens télétravaillent désormais de manière régulière, soit, environ 2,5 millions d’actifs. Pour 71% d’entre eux, il est désormais courant de passer plus de temps à son domicile qu’au bureau. Ainsi, en télétravaillant deux jours par semaine, ils peuvent désormais rester au moins quatre jours sur sept à leur domicile.
Pour rendre cette organisation hybride possible, près d’un télétravailleur sur cinq préfère dormir en dehors de chez lui les jours où il se rend à son bureau. Dans un cas sur deux, ces nuits passées hors du domicile s’organisent de manière informelle, chez des amis ou de la famille.
Autre tendance, les télétravailleurs franciliens semblent vouloir se mettre au vert : 20% des télétravailleurs franciliens ont déménagé depuis le début de la crise sanitaire de 2020. Parmi eux, 16% ont quitté l’Île-de-France (soit environ 3% de l’ensemble des télétravailleurs). Dans les cinq prochaines années, 39% pensent déménager et plus de la moitié pour quitter l’Île-de-France. Selon les estimations, cela représenterait plus de 1,2 million de personnes.
Parmi les facteurs qui poussent à déserter la ville, l’étude observe que le télétravail a eu un impact significatif : 38 % des actifs franciliens ayant un projet de déménagement ne l’auraient pas eu sans le télétravail. Quant à ceux qui souhaitent quitter l’Île-de-France, 43 % n’auraient pas le même projet et 20 % n’auraient pas souhaité déménager sans l’apparition du télétravail. En raison à cela, ces déménagements proviennent d’une envie d’obtenir un logement plus grand et de bénéficier d’un cadre de vie plus proche de la nature.
Parmi les destinations que les franciliens briguent le plus, 66 % visent l’arc sud-ouest de la France : Bretagne, Pays-de-la-Loire, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Provence-Alpes-Côte-d’Azur. Ils se concentrent sur des villes moyennes et attractives (40 %) plutôt que sur les petites villes ou villages en périphérie d’une grande ville (32 %).
Ségolène Kahn