Ce réseau s’intéresse aux activités de production et de transformation de la biomasse d’origine agricole, forestière ou aquacole. 20 % de ses activités ont consacrés aux bioénergies.
Faire de la France, un des leaders mondiaux de valorisation de la biomasse, tel est l’objectif du pôle de compétitivité B4C (Bioeconomy For Change), connu jusqu’à cette année sous le nom d’IAR (Industries et Agroressources). Créé il y a 17 ans, ce réseau qui regroupe plus de 500 entreprises françaises du domaine se positionne sur la bioéconomie qui représente 1,9 million d’emplois en France et 300 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Le secteur recouvre des activités de production et de transformation de la biomasse d’origine agricole, forestière ou aquacole. Et ce, en vue de produire des aliments pour l’homme ou l’animal, des produits ou matériaux biosourcés ou encore des bioénergies. Lesquelles représentent 20 % des activités du réseau. Son expertise sur ce sujet se traduit d’ailleurs par l’élaboration récente d’un livre blanc qui fait le panorama des bioénergies solides et liquides. L’occasion de rappeler que le bois-énergie, les biocarburants, les déchets renouvelables, le biogaz ainsi que les résidus de l’agriculture et des industries agroalimentaires représentent plus de la moitié des énergies renouvelables dans la production d’énergie primaire en France avec 51,1 % de parts de marché.
« Dans notre livre blanc, nous expliquons pourquoi il est nécessaire de soutenir le développement des bioénergies et quelles sont les actions urgentes à mettre en œuvre », souligne Mouhamed Niakate, directeur Projets et Communautés de B4C. Ce dernier rappelle que les entreprises qui produisent des bioénergies avec de la biomasse locale contribuent à la souveraineté énergétique de la France tout en réindustrialisant le territoire.
Un enjeu auquel contribuent deux startups du pôle. À savoir, Sublime Energie et Tryon Environnement. Cette dernière s’appuie sur la nouvelle règlementation sur le tri sélectif qui vise à valoriser les biodéchets grâce à des solutions de mini unités de méthanisation à la fois standard et modulable. Réalisées sur la base de modules préfabriqués, l’offre de Tryon Environnement vise les producteurs et opérateurs de déchets privés ainsi que les collectivités. À l’instar de cette première installation à Carrières-sous-Poissy (Yvelines) destinée notamment à traiter les restes alimentaires des cantines du département. « Sur ce site, un poste dédié permet d’injecter le biogaz produit directement dans le réseau de GRDF », explique Jimmy Colomies, cofondateur de l’entreprise.
Pour sa part, Sublime Energie, fondée en 2019, fait partie des 650 entreprises à mission créées à la suite de la loi Pacte. Cette startup veut accélérer la transition énergétique tout en contribuant au développement et à l’attractivité des territoires. Dans cette perspective, la startup veut valoriser le biogaz produit en France où on dénombre plus de 1 200 méthaniseurs. « Nous voulons apporter aux exploitants agricoles un revenu supplémentaire en collectant le biogaz et en le revendant sous forme de biocarburant », résume Bruno Adhémar, cofondateur et président de Sublime Energie. Pour y parvenir, la startup s’occupe de liquéfier le biogaz sur place grâce à une technologie innovante développée par Mines ParisTech, avant de l’acheminer par camions-citernes dédiés vers un centre où il sera épuré puis conditionné avant d’être livré aux stations-services qui vendent du bioGNV. « Nous prévoyons également de construire des stations-services privatives », indique Bruno Adhémar. L’entreprise a levé l’an dernier un million d’euros auprès notamment de Storengy et Vestra-Elsaco Grup. Ce qui lui a permis de construire un démonstrateur. Pour aller plus loin, la PME, qui compte huit collaborateurs, veut lancer une nouvelle levée de fonds afin d’élaborer un démonstrateur à la ferme avant un lancement commercial en 2025.
© Eliane Kan