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Les logiciels de paie transport jouent l’ouverture pour mieux gérer la complexité du secteur

Digiposte fournit aux salariés un coffre-fort électronique pour y stocker leurs documents.
© Digiposte
Digiposte fournit aux salariés un coffre-fort électronique pour y stocker leurs documents. © Digiposte
Article publié dans France Routes - Le 28 octobre 2024

Face aux constantes évolutions réglementaires, législatives et conventionnelles, les logiciels de paie multiplient les interfaces avec d’autres applicatifs pour faciliter la vie des gestionnaires de paie.

Comme chaque année, les entreprises de transport routier de marchandises (TRM) anticipent une hausse des coûts du personnel. Rappelons qu’entre janvier 2023 et janvier 2024, l’augmentation cumulée des salaires, cotisations patronales et indemnités de déplacement s’est élevée à 6,6 % pour les conducteurs longue distance et 6,5 % pour le régional selon le Comité national routier (CNR). Outre la hausse des coûts, les gestionnaires de paie doivent aussi faire face à de multiples changements conventionnels, réglementaires ou légaux. Pour cette année, citons notamment la loi n°2024-364 du 22 avril 2024 qui accorde au salarié une indemnité de congés payés en cas d’arrêt-maladie. Ce qui génère des coûts supplémentaires pour les entreprises de transport qui connaissent un absentéisme élevé.

Sabrina Lasfer (STS) : «  Notre logiciel s’interface avec l’informatique embarquée. »
© STS
Sabrina Lasfer (STS) : « Notre logiciel s’interface avec l’informatique embarquée. » © STS

En outre, les différentes évolutions peuvent être source d’erreurs de paramétrage et de non conformités. « Huit fiches de paie sur dix présentent des erreurs, principalement au niveau du calcul de l’allègement Fillon et de la déduction forfaitaire spécifique » rapporte Jean-Marie Charbonier, PDG du groupe Soreco, un des leaders dans le conseil RH, juridique et social. L’entreprise, qui existe depuis plus de 30 ans, accompagne les transporteurs dans la gestion de leur paie. Chaque mois, elle délivre quelques 25 000 bulletins pour le compte de 400 entreprises de transport allant de 2 à 1 000 salariés. Ces documents sont produits avec le logiciel de l’éditeur Silae, un des principaux fournisseurs du marché. Son logiciel, qui couvre près de 900 conventions collectives dont celle du transport, est d’ailleurs utilisé en marque blanche par des experts comptables et des spécialistes de l’externalisation de la paie. Outre Soreco, citons Social Transport Solutions (STS), Cresus Edition ou La Paye Transport.

Parmi les autres acteurs du marché des logiciels de paie, citons les grands généralistes qui intègrent eux aussi la convention collective du transport. A l’instar de Cegid, Payfit ou Sage. Sans oublier ADP. Ce poids lourd du marché mondial produit trois millions de bulletins de paie par mois dont 220 000 sous convention collective des transports routiers et activités auxiliaires du transport. « Notre métier, c’est de gérer la complexité de la paie, de l’administration RH, la gestion des temps, du reporting et de l’analyse des données… pour que le client n’ait plus qu’à se concentrer sur son métier », explique Nathalie Gasset, responsable du marketing produit chez ADP pour la France et la Suisse. L’opérateur américain garantit la conformité réglementaire des bulletins de paie des métiers de spécialités du TRM comme la logistique ou le déménagement. Aussi bien en courte qu’en longue distance, en CDD qu’en CDI. « Nous gérons aussi la dégressivité de la déduction forfaitaire spécifique des frais professionnels pour les conducteurs qui était de 20 % en 2023 et disparaîtra en 2035 », ajoute Nathalie Gasset. Grâce à des interfaces de programmation d’application (API), ses solutions se connectent aux systèmes de gestion du transport (TMS) afin de récupérer les données de pré-paie et de calculer ensuite les bulletins de paie. Toujours via les API, ADP peut se connecter à des bourses de fret ou à des plateformes de visibilité des transports.

Anne-Charlotte André-Serfaty, dirigeante associée de la Paye Transports « Contrairement à la plupart des outils de paie, nos tableaux de bord sont personnalisables »
© La paye transports

En matière d’interfaçage, la plupart des logiciels de paie prévoit des fichiers d’intégration propres à chaque solution comptable du marché comme Sage, Cegid ou EBP, moyennant un paramétrage préalable. Ce processus offre un précieux gain de temps puisqu’il évite de ressaisir les écritures de paie et de commettre des erreurs. Moins fréquent, l’interfaçage des solutions de paie avec l’informatique embarquée constitue également une tendance prometteuse. En témoigne STS, filiale du groupe RAS Interim . « Pour bénéficier de l’exonération de la cotisation patronale due au titre du versement mobilité, nous avons mis en place une solution spécifique qui consiste à interfacer notre solution de paie avec l’informatique embarquée de nos clients », explique Sabrina Lasfer, directrice juridique grands comptes et stratégies chez STS. Cet interfaçage permet de légitimer leurs exonérations, tout en déchargeant les utilisateurs d’un suivi contraignant. » Par ailleurs, STS fournit aussi des tableaux de bord pour optimiser la gestion des coûts. A titre d’exemple, l’éditeur fournit des indicateurs pour piloter notamment les temps de service avant la clôture de la paie. L’enjeu étant de limiter par anticipation les heures supplémentaires. « Ce calcul prend en compte le contrat des employés, le nombre de jours théoriques travaillés sur la période et la réalisation à date du temps de travail », explique Sabrina Lasfer.

La plupart des logiciels de paie fournissent des tableaux de bord en fonction des indicateurs choisis selon les besoins des utilisateurs. En plus des heures supplémentaires, d’autres variables peuvent être suivies tels que le volume des primes, les heures de nuit mais aussi les coûts de revient, etc. « Les entreprises peuvent aussi analyser où sont les plus gros postes de dépense pour optimiser leur pilotage et leurs investissements, fait valoir Anne-Charlotte André-Serfaty, dirigeante associée de la Paye Transports qui délivre des tableaux de bord personnalisables. « Ce qui n’est pas courant », signale la dirigeante. Cette dernière propose à la fois un service d’externalisation de la paie et l’accès à son logiciel de paie éponyme pour ceux qui souhaitent être autonomes. L’entreprise ne se focalise pas sur la production de la paie. Elle digitalise aussi les processus liés aux ressources humaines. Ainsi sa plateforme RH donne-t-elle accès aux statistiques du bilan social et des bilans individuels, la gestion électronique de documents (GED) et la dématérialisation des congés payés via le portail de services RH que lui fournit en marque blanche l’éditeur Silae.

En matière d’interfaçage, la plupart des logiciels de paie prévoit des fichiers d’intégration propres à chaque solution comptable du marché comme Sage, Cegid ou EBP, moyennant un paramétrage préalable. Ce processus offre un précieux gain de temps puisqu’il évite de ressaisir les écritures de paie et de commettre des erreurs. Moins fréquent, l’interfaçage des solutions de paie avec l’informatique embarquée constitue également une tendance prometteuse. En témoigne STS, filiale du groupe RAS Interim . « Pour bénéficier de l’exonération de la cotisation patronale due au titre du versement mobilité, nous avons mis en place une solution spécifique qui consiste à interfacer notre solution de paie avec l’informatique embarquée de nos clients », explique Sabrina Lasfer, directrice juridique grands comptes et stratégies chez STS. Cet interfaçage permet de légitimer leurs exonérations, tout en déchargeant les utilisateurs d’un suivi contraignant. » Par ailleurs, STS fournit aussi des tableaux de bord pour optimiser la gestion des coûts. A titre d’exemple, l’éditeur fournit des indicateurs pour piloter notamment les temps de service avant la clôture de la paie. L’enjeu étant de limiter par anticipation les heures supplémentaires. « Ce calcul prend en compte le contrat des employés, le nombre de jours théoriques travaillés sur la période et la réalisation à date du temps de travail », explique Sabrina Lasfer.

En octobre dernier, ce dernier a lancé une nouvelle version de sa solution. Baptisée « My Silae RH », celle-ci intègre sur la même plate-forme l’outil de gestion de paie et des RH. De quoi réduire les erreurs. Cette nouvelle solution collaborative vise notamment les petites et moyennes entreprises. Elle couvre les besoins RH essentiels comme la gestion des congés, des agendas par équipe, des entrées et sorties jusqu’aux entretiens individuels. My Silae propose également un coffre-fort électronique. Accessible en ligne sur l’espace personnel des salariés, celui-ci permet de stocker les bulletins de paie et contrat de travail des salariés.

Ce coffre-fort est également proposé par l’entreprise Digiposte grâce à ses partenaires ADP, Sage ou Sopra Steria. Cette offre intéresse notamment les conducteurs routiers qui peuvent accéder à leurs documents RH à tout moment et de n’importe où, directement depuis leur smartphone ou leur tablette. En outre, la dématérialisation garantit la sécurité et la confidentialité des documents, en réduisant ainsi le risque de perte ou de vol des documents papier. Autre avantage, le salarié pourra conserver son coffre d’un employeur à l’autre.

Jean-Marie Charbonier, PDG du groupe Soreco :
« 8 fiches de paie sur 10 présentent des erreurs » © Soreco

© Eliane Kan et Erick Haehnsen / Agence TCA

Cegid facilite la vie de ses usagers grâce à l’intelligence artificielle générative

En 2025, l’utilisateur pourra dialoguer en langage naturel avec l’IA pour déclencher des actions sans avoir à naviguer forcément dans les menus.

L’éditeur Cegid déploie dans son logiciel de paie sa propre intelligence artificielle (IA) générative. L’enjeu étant de faciliter la vie des gestionnaires de paie et des salariés. En 2025, ses utilisateurs pourront dialoguer en langage naturel avec leur applicatif. Par exemple, le responsable de paie pourra dire à son logiciel « mon salarié X est malade, actualise sa fiche et calcule son bulletin de paie. » De même, les salariés pourront faire une demande de congé ou d’absence sans avoir à remplir différents formulaires. De quoi les aider à surmonter leur phobie administrative.

© Eliane Kan / Agence TCA