Combiner les technologies du Cloud native et de l’intelligence artificielle (IA) aide les entreprises à accélérer le déploiement d’applications enrichies. A condition de poursuivre les efforts en matière de cybersécurité et d’anticiper les processus de maîtrise de la dépense.
Grâce à cet assistant intelligent, les soignants peuvent se consarer entièrement à leur patient. Sans craindre de manquer une information importante.
« Quel est le motif de votre visite ? Avez-vous des antécédents.? Suivez-vous déjà un traitement ? » Autant de questions habituellement posées lors d’une consultation. Ce recueil d’informations est indispensable pour la qualité des soins, poser un diagnostic et alimenter le dossier du patient.
« En général, les médecins consacrent un tiers du temps de la consultation à taper des notes sur un clavier », rapporte Nacim Rahal, responsable Data & IA de Doctolib. Cette entreprise de Healthtech compte 390 000 praticiens et 90 millions de patients répartis en France, Allemagne, Italie et Pays-Bas.
Avec ses 2 900 collaborateurs dont 800 ingénieurs, chefs de produits, scientifiques de la donnée, elle propose des services de prise de rendez-vous médicaux en ligne et de téléconsultation ainsi que des outils de gestion destinés aux praticiens. Parmi lesquels, un assistant à la consultation. Basé sur l’intelligence artificielle, celui-ci est intégré dans le logiciel médical de Doctolib.
L’IA pour réduire la charge mentale des médecins
Lancé en octobre dernier, il réduit la charge mentale des médecins liée à la prise de notes, tout en divisant par deux le temps passé devant l’ordinateur. Pour l’heure, l’appli s’adresse aux médecins généralistes et pédiatres utilisateurs de Doctolib. Elle sera étendue à d’autres spécialités médicales d’ici la fin de l’année avant un déploiement complet prévu en 2025.
Une vingtaine de salariés ont été mobilisés pendant neuf mois pour développer cet assistant. Des bêta-tests ont été menés en collaboration avec quelque 350 soignants établis partout en France. Ce qui contribue à mieux prendre en compte la diversité des accents régionaux.
Concrètement, l’assistant s’active en un clic au début de la consultation après que le patient en a été informé. L’échange entre ce dernier et son soignant est retranscrit en temps réel. Toutefois, la discussion n’est ni enregistrée ni stockée. Une fois la prise de notes terminée, l’assistant en rédige une synthèse concise, structurée et organisée.
L’IA enrichit le dossier du patient
Il y est notamment indiqué le motif de la visite, les antécédents du patient, ses données biométriques, etc. À charge pour le professionnel d’en vérifier et valider le contenu à la fin de la consultation. Dès lors, comme l’IA a préalablement structuré et codifié les données médicales, ces dernières enrichissent automatiquement le dossier du patient.
Ce dernier est stocké non pas dans l’appli utilisée localement par le soignant mais sur son espace personnel hébergé dans le cloud. Doctolib utilise un service de cloud privé virtuel qui est certifié par le label Hébergeur de données de santé (HDS). « Nous sommes hébergés sur des serveurs basés en France et en Allemagne », indique Nacim Rahal.
Disponible pour l’heure uniquement en français, l’assistant de consultation sera ensuite étendu à l’allemand. Les équipes de Doctolib y travaillent ainsi que sur la dictée vocale qui est en cours de déploiement. Ce qui facilitera davantage la vie des praticiens notamment pour rédiger du courrier ou des ordonnances.
© Eliane Kan / Agence TCA