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Doper la transformation numérique des entreprises grâce au tandem Cloud native / IA

Combiner les technologies du Cloud native et de l’intelligence artificielle (IA) aide les entreprises à accélérer le déploiement d’applications enrichies. A condition de poursuivre les efforts en matière de cybersécurité et d’anticiper les processus de maîtrise de la dépense.

Article publié dans Les Echos - Le 12 novembre 2024

Renault incarne l’IA dans ses prochaines voitures électriques connectées

Reno, compagnon digital de nouvelle génération embarqué dans la R5 E-Tech © Renault Design

Reno, l’assistant vocal intelligent de la R5 E-Tech, débarque dans les concessions. Capable de rechercher des informations fraîches dans le Cloud, il agit sur certains organes de la voiture : clim, fenêtres, navigation, modes de conduite… Reno sera dans les prochaines R4 et Twingo.

Lorsque, en 2020, Luca de Meo [https://www.lesechos.fr/industrie-services/automobile/renault-met-en-scene-la-montee-en-cadence-de-sa-filiale-electrique-ampere-2128856] est arrivé à son poste de directeur général, il a voulu transformer Renault [https://www.renaultgroup.com/] en un groupe de technologie. En témoignent certains profils de haut niveau comme Luc Julia [https://www.lesechos.fr/tech-medias/intelligence-artificielle/les-ia-generatives-comme-chatgpt-ne-sont-pas-une-revolution-1933180]. Directeur scientifique du groupe depuis 2021, cet ancien vice-président de Samsung, en charge de l’innovation de 2012 à 2021, figure aussi parmi les concepteurs de Siri, l’assistant vocal d’Apple. 

La même année, Anne Bretonnière, directrice du service IA Emergence chez Renault Group, se voit confier la mission d’incarner l’intelligence artificielle (IA) en un compagnon digital dans la nouvelle Renault 5 E-Tech. Après un master en mathématique appliquée à CY Cergy Paris Université et un master en sciences computationnelles à l’Institut de technologies de l’Illinois aux Etats-Unis, cette scientifique de la donnée exerce d’abord dans l’IA chez Nissan outre-Atlantique. 

Puis elle débarque en France pour développer Reno (prononcez « rino »), une interface intelligente à reconnaissance vocale qui agit sur les organes de la voiture. Elle sait même localiser le locuteur dans l’habitacle. « Si le passager arrière-droit demande à Reno d’ouvrir la fenêtre, il ouvrira la sienne », explique Anne Bretonnière. Reno agit aussi sur la climatisation, la radio, la navigation, les lumières d’ambiance. » 

Une IA capable de recommander des modes de conduite

Le système est intelligent dans la mesure où il est capable de recommander des modes de conduite. Par exemple, il peut suggérer de passer du mode sport au mode embouteillage lorsque le trafic ralentit fortement. De même, en arrivant dans une zone polluée, les fenêtres vont se refermer et le recyclage de l’air va s’enclencher. Par ailleurs, si les occupants ne se montrent pas réceptifs aux suggestions de Reno, l’IA se fera discrète. 

Qui plus est, le système répond aux questions sur le véhicule grâce à une interface vocale qui interagit avec le manuel d’utilisation. Par exemple pour savoir comment connecter son smartphone à la voiture. 

La R5 E-Tech électrique embarque Eno, un compagnon digital qui assite les utilisateurs dans le quotidien. © Yannick Brossard / DPPI

Une version de ChatGPT 40 mini pour la fin de l’année

En outre, Reno  peut raconter des histoires aux enfants à partir d’une version de l’IA générative ChatGPT 3.5 d’OpenAI que Renault enrichit d’une couche de sécurité. « A la fin de l’année, nous passerons à la version 4.o mini de ChatGPT », précise Anne Bretonnière qui, forte d’une équipe d’une dizaine de collaborateurs, a fonctionné en mode start-up durant l’année 2021. 

« Journées longues, nuits courtes, c’était comme euphorisant. Comme si nous étions dans la Silicon Valley !, se souvient la spécialiste de la donnée et de l’IA. A la fin de l’année, nous avons présenté le prototype d’IA à Luca de Meo qui a donné son feu vert de pour l’intégrer aux processus développement industriel en janvier 2022. » 

L’équipe de Reno recourt à une dizaine d’IA. « Certaines adaptent des modèles existants. D’autres proviennent de développements internes, précise Anne Bretonnière qui combine, entre autres, de grands modèles linguistiques (LLM) – comme ChatGPT – à des modèles d’apprentissage machine (Machine Learning), des IA symboliques et des IA statistiques. 

Moteur de détection d’intention

Lorsque l’utilisateur sollicite Reno, un moteur local de détection d’intention sollicite un moteur similaire dans le Cloud qui rapatriera des informations fraîches, comme la météo par exemple. « En l’absence de connexion internet, le système se contente du Cloud local (Edge Computing [https://fr.wikipedia.org/wiki/Edge_computing]). Ce qui suffit pour agir sur certains organes de la voiture. » 

Agrémentée de Reno, la nouvelle R5 E-Tech arrive actuellement dans les concessions. Au printemps 2025, ce copilote sera à bord de la R4 E-Tech et, l’année suivante, de la Twingo E-Tech.

© Erick Haehnsen / Agence TCA