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Doper la transformation numérique des entreprises grâce au tandem Cloud native / IA

Combiner les technologies du Cloud native et de l’intelligence artificielle (IA) aide les entreprises à accélérer le déploiement d’applications enrichies. A condition de poursuivre les efforts en matière de cybersécurité et d’anticiper les processus de maîtrise de la dépense.

Article publié dans Les Echos - Le 12 novembre 2024

Le binôme Cloud native / IA pour accélérer la transformation des entreprises

L’IA en vision par ordinateur peut s’utiliser aussi bien pour la vidéoprotection que l’excellence opérationnelle en logistique ou dans l’industrie. © XXII

Les architectures cloud native (CN) conviennent particulièrement bien à l’intelligence artificielle (IA). A présent, le tandem CN-AI vise des retours rapides sur investissement, une capacité à comprendre les intentions de l’utilisateur et à créer de la valeur ajoutée distinctive.

Pour accélérer la transformation des entreprises, les architectures cloud native (CN) et l’intelligence artificielle (AI) s’imposent dans le paysage numérique. Selon la charte de la Cloud Native Computing Foundation (CNCF) [https://www.cncf.io/], les architectures CN aident à créer et exécuter des applications évolutives dans les clouds aussi bien publics que privés ou hybrides. 

En s’appuyant sur des composants comme les conteneurs, les microservices, les interfaces programmables d’application (API) et les orchestrateurs, ces architectures libèrent la créativité des ingénieurs qui développent les applications. Point fort, les architectures CN fournissent des infrastructures efficaces pour créer, tester, déployer et exploiter rapidement des services cloud. Le raisonnement vaut aussi pour les IA. 

« C’est devenu vital pour passer rapidement les applications à l’échelle », souligne William Eldin, PDG de XXII [https://entrepreneurs.lesechos.fr/creation-entreprise/idees-success-stories/deeptech-xxii-vise-linternational-et-le-commerce-avec-ses-outils-danalyse-dimages-2096843], spécialiste de l’IA en vision par ordinateur qui a levé 22 millions d’euros l’an dernier. A présent, la scale-up parisienne déploie ses systèmes à grande échelle auprès de clients internationaux. 

« En analysant les flux de chaque caméra, nous sommes ainsi en mesure de proposer à des clients multi-sites la vision centralisée de leurs opérations à un seul endroit », confie William Eldin. Ces opérations intéressent tant le merchandising dans les magasins et la traçabilité des produits en logistique que le contrôle qualité dans l’industrie.

Le service LexisNexis+ AI permet de poser une question en langage naturel et d’obtenir des répondes professionnelles en droit en s’rappuyant sur des contenus juridiques fiables. 
© LexisNexis
Le service LexisNexis+ AI permet de poser une question en langage naturel et d’obtenir des répondes professionnelles en droit en s’rappuyant sur des contenus juridiques fiables.
© LexisNexis

L’IA pour deviner l’intention de l’utilisateur

De son côté, LexisNexis, un leader de l’information juridique, reçoit chaque jour 3 000 documents qui s’agrègent à son corpus central de 26 millions de contenu fiables : revues, encyclopédies de formulaires, modèles d’actes juridiques, réglementations, jurisprudence, etc. 

« Nos instances cloud privées offrent toute la puissance nécessaire pour entraîner les modèles d’IA », détaille Frédéric Gillot, directeur technique et logiciel chez LexisNexis [https://www.lexisnexis.com/fr-fr] en France. 

Illustration avec Lexis+ AI, un service original lancé en France en mars dernier, qui permet de libeller une requête juridique en langage naturel. Surtoutrt, l’IA détecte l’intention de l’utilisateur avant d’activer un processus augmenté de récupération des informations, procéder au classement sémantique et fournir la synthèse des résultats. 

« Attention à ne pas aller trop vite en besogne, alerte Vincent Roberti, directeur des services numériques et de stratégie de la donnée à l’Unedic [https://www.unedic.org/]. Plus on est gros, plus le cloud revient cher. D’autant que l’usage des cartes graphiques utilisées pour l’IA est hors de prix. Souvent, mieux vaut développer des IA ciblées qui fonctionnent à un coût acceptable et maîtrisable. » 

Un message qui trouve un des écho chez Les Mousquetaires [https://www.mousquetaires.com/] : « Le retour sur investissement  de nos IA doit être inférieur à un an », confirme Pierre Morin, responsable IA à la monétisation de la data qui a déployé cette année en interne AssistGPT  pour acculturer les collaborateurs du groupement aux IA génératives. Objectif : faire émerger de les projets à forte valeur ajoutée.

Vers des IA responsables et interprétables

Autre défi de l’IA, « contribuer à créer la valeur ajoutée singulière de l’entreprise ou l’aider à s’adapter à l’évolution du monde dans les cinq ans à venir au niveau environnemental, lance Jean-Baptiste Bouzige, PDG d’Ekimitrics [https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/opinion-ia-pour-une-europe-souveraine-et-sobre-2023972], une ingénierie parisienne spécialisée dans l’IA qui réalise un chiffre d’affaires frôle les 100 millions d’euros et emploie 550 salariés.

« En contre-pied à la Silicon Valley, l’avenir est aux IA responsables et interprétables qui se révèlent plus fiables et plus faciles à maintenir dans le temps, reprend Jean-Baptiste Bouzige. C’est la condition sine qua non pour obtenir des algorithmes plus frugaux mais aussi plus impactants. Ce champ de recherche sera essentiel aux futurs gagnants. » 

© Eliane Kan et Erick Haehnsen / Agence TCA