Aujourd’hui, constructeurs et équipementiers en sont au stade de l’automatisation conditionnelle (niveau 3) où le conducteur ne surveille plus en permanence la route. Mais ces offres restent réservées aux voitures haut de gamme et aux navettes de transport public. En témoigne BMW, premier constructeur au monde à obtenir en juin dernier l’homologation pour la combinaison des niveaux 2 et niveau 3 sur ses modèles de la série 7 au prix 6 000 euros (exclusivement en Allemagne). Sur autoroute, le conducteur peut lâcher le volant à 130 km/h à condition de rester attentif et de reprendre le volant si nécessaire. De même, il peut téléphoner, lire, écrire des messages, travailler ou regarder des vidéos en streaming sans toucher le le volant jusqu’à 60 km/h. « Pour notre part, nous avons expérimenté fin 2023 sur le passage avec APRR le passage de la barrière de péage de Fleury-en-bière (77) sans toucher le volant », précise Christophe Le Ligné, directeur R&D de Valeo qui, outre l’Europe, vend ses capteurs et lidar partout, dans le monde. 

En Chine et aux États-Unis, des opérateurs de robotaxi atteignent le niveau 4 : sans conducteur ni agent de sécurité à bord. Ainsi, la Chine, qui déplore chaque année 250 000 morts sur la route, compte huit compagnies de robotaxis commerciales (AutoX, Baidu, Didi Chuxing, DeepBlue Technologies, Dongfeng Motor Corporation, Momenta et WeRide) qui opèrent plus de 2 500 taxis autonomes dans six villes sur 15 000 km de voirie. En 10 ans, ceux-ci ont parcouru 70 millions de km sans chauffeur. Contre 11,4 millions de km pour les 300 robotaxis de l’américain Waymo (filiale de Google), pionnier du secteur aux côté de Cruise, Motional et Zoox, qui estime rehausser la sécurité routière d’un facteur 7 par rapport à une voiture manuelle. Jusqu’ici, aucun opérateur de robotaxi ne s’est positionné en Europe.