Hybride non rechargeable, véhicules électriques intermédiaires pour le rural et le périurbain, allègement systémique des composants de la voiture électrique à batterie, voiture à hydrogène bénéficiant de l’aura des JOP Paris 2024… constructeurs et équipementiers misent sur le véhicule électrique sous toutes ses formes.
A l’horizon 2030-2035, le Pacte vert européen impose à l’automobile un avenir majoritairement électrique pour décarboner les transports. Malgré un investissement public d’un milliard d’euros dans le cadre de France 2030, la France pourra-t-elle tenir l’objectif de produire deux millions de voitures électriques (VE) dans cinq ans ? Pour y parvenir, il faudra sûrement réduire la taille et le poids des VE, progresser dans l’hydrogène… Panorama des pistes d’avenir.
Cumulant l’autonomie du thermique et le zéro émission en ville, l’hybride non rechargeable « devrait se généraliser à toutes les voitures thermiques, au détriment de l’hybride rechargeable qui sur-consomme du carburant, alourdi par ses 250 kg de batterie », estime Pierre-Edouard Sorel, directeur des sujets de transports de Movin’On, un écosystème de co-innovation dans les transports décarbonés. En septembre dernier, le cabinet AAA Data, estimait déjà la part des hybrides à près d’un quart des immatriculations. Pour décarboner davantage, Gabriel Plassat, coordinateur du programme Extrême défi mobilité à l’agence de la transition écologique (Ademe), lancé en 2022 dans le cadre de France 2030 avec un budget de 15 millions d’euros, défend pour les zones rurales et périurbaines les véhicules électriques intermédiaires, ou « Veli ». Il s’agit de véhicules légers entre le vélo à assistance électrique et la voiturette. « Nous faisons le pari de développer ces petits véhicules efficaces, réparables et à longue durée de vie », précise Gabriel Plassat dont le programme finance des projets de conception, de prototypes et d’industrialisation ainsi que des expérimentations dans une vingtaine de territoires. Qui plus est, l’assemblage de ces véhicules pourrait être réparti chez des garagistes agréés.
De son côté, dès 2027, Valeo sera prêt avec une solution de pompe à chaleur compacte (Smart Heat-Pump) qui utilise un fluide diélectrique unique pour refroidir le moteur, l’électronique de puissance, le pack batterie et climatiser l’habitacle. En partenariat avec TotalEnergies, le systémier phosphore également sur le refroidissement immersif du pack batterie qui optimise la température de toutes les cellules sur toute leur surface. « De quoi garantir la mise en chauffe ou le refroidissement efficaces de la batterie pour accélérer la charge rapide de 30%, tout en allongeant sa durée de vie », explique Christophe Le Ligné, directeur R&D du groupe. En parallèle, Valeo allège de 30 % le poids des longerons du châssis ou du pack batterie en remplaçant l’acier par des poutres en Organosheet, des feuilles de fibre de verre intégrées dans une matrice thermoplastique. Résultat, c’est la structure du véhicule qui protège les cellules. Ces batteries structurelles devraient être mises en production en 2026-2027.
La BMW X5 FCEV embarque deux réservoirs à hydrogène pour une plus grande autonomie.
Les JPO Paris 2024, vitrine de l’hydrogène
Pour sa part, la voiture électrique à hydrogène (FCEV) a brillé lors des JOP Paris 2024 où les 500 Mirai de la flotte de Toyota complétée par celle des 700 taxis parisiens de Hype ont transporté athlètes et VIP. De quoi conforter BMW dans son partenariat avec Toyota pour lancer des FCEV de série en 2028 : « Nous développons les véhicules ensemble et Toyota apporte son expertise en matière de pile à combustible [qui transforme l’hydrogène en électricité, NDLR] », indique Michael Rath, vice-président de BMW en charge des FCEV. Reste que l’hydrogène ouvre la voix à de nouveaux acteurs aux modèles économiques innovants. A l’instar de Hyliko qui propose une offre full service pour les camions de marchandises (véhicule, assurance, avitaillement en hydrogène, réparation-maintenance, financement longue durée, plateforme de gestion de flotte et de traçabilité carbone), HySetCo, qui a levé cette année 200 millions d’euros auprès de Hy24, a lancé en juillet dernier un offre full service de location courte durée pour les voitures et les fourgons. Carburant compris.
© Erick Haehnsen / Agence TCA