Durable, résilient, vert et numérique…. tels sont les maîtres-mots des conclusions adoptées par le Conseil de l’Union européenne pour définir un programme en faveur du tourisme à l’horizon 2030.

La pandémie a été un désastre pour le tourisme européen qui de 579 millions de visiteurs internationaux en 2019, a chuté à 180 millions en 2020 pour remonter à 290 millions l’année dernière, selon Statista. A présent, le secteur, qui pesait il y a trois ans 12,9 % de la valeur ajoutée brute de l’UE et 15,8 % de l’emploi (11 millions de salariés), cherche ses mécanismes de résilience. A cela ajoutent « la hausse des prix de l’énergie, l’inflation élevée et les coûts du carburant [qui] rendent également les voyages plus onéreux », soulignait Jozef Síkela, ministre tchèque de l’industrie et du commerce lors de la réunion de 1er décembre 2022 où le Conseil de l’Union européenne a adopté les des conclusions pour définir un programme en faveur du tourisme à l’horizon 2030, comprenant également un plan de travail pluri-annuel. « Pour assurer la compétitivité de ce secteur […], nous avons présenté une série d’actions qui faciliteront la transition vers un secteur du tourisme écologique et numérique », reprend Jozef Síkela

Sur fond d’une intensification du réchauffement climatique, le plan de travail pluri-annuel ne s’accompagne pas d’un budget et d’un planning précis mais il esquisse déjà les grandes lignes. A cet égard, il érige en domaine prioritaire la définition d’un cadre d’action et de gouvernance. Au menu, citons la mise en place d’un cadre de statistiques unifiées du tourisme pour l’UE comprenant des indicateurs sur les incidences économiques, environnementales et sociales du tourisme d’ici à 2030. L’idée étant que soit accessible au public un un tableau de bord du tourisme de l’UE sur les transitions écologique et numérique et la résilience socio-économique aux niveaux national, régional et local. Ajoutons également l’élaboration ou la mise à jour de stratégies touristiques globales ainsi que la gestion collaborative des destinations basée sur la donnée. Autres programmes d’envergure : la numérisation des TPE et PME du secteur, le partage des données publiques pour favoriser l’émergence de services innovants ainsi que les projets de recherche et d’innovation concernant les outils et services dédiés au tourisme.

Dans le registre de la transition écologique, le Conseil de l’Union européenne veut améliorer la circularité des services touristiques en misant sur la réduction de leur empreinte environnementale (alimentation, déchets, eau, consommation énergétique, pollution). Il s’agit, en particulier, d’accroître les capacités de gestion des déchets et de l’eau ainsi que les capacités d’assainissement. Autre priorité : soutenir la transition écologique des entreprises touristiques. Notamment celles des TPE et PME, quitte à en recourir, dans le cadre de marchés publics, à des labels et normes écologiques comme ISO 14024 de type I, Eco-Management and Audit Scheme (EMAS) ou autres labels volontaires équivalents vérifiés par des tiers certifiés. Enfin, la Commission et les États membres veulent soutenir les projets de recherche et d’innovation sur le tourisme circulaire et durable. A la clé, il est prévu de favoriser les expérimentations en grandeur réelle en matière de le tourisme durable dans l’ensemble de l’UE. 

© Erick Haehnsen / Agence TCA