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« Nous avons toujours été confrontés à la chaleur et à la problématique de la gestion durable de l’eau »

David Garcia, directeur général de PortAventura World. © PAW
Article publié dans le journal Les Échos – Le 19 mai 2023

 Interview de David Garcia, directeur général du parc d’attraction PortAventura World, situé près de Barcelone, qui est le plus visité d’Espagne. Engagé dans le tourisme durable, le parc, qui vient de revoir le label B Corp, va bientôt assurer 50 % des ses besoins électriques grâce à sa propre ferme photovoltaïque.

Combien de visiteurs sont-ils attirés par les thématiques de voyage qu’offre PortAventura World ? 

Sur 105 ha en bordure de la Méditerranée, près de Barcelone en Espagne, PortAventura World offre aux familles et aux jeunes un cadre unique où l’aventure, le rêve et l’émotion sont rois. Grâce à ses trois parcs (PortAventura Park, Caribe Aquatic Park et Ferrari Land) et ses six aires thématiques fait voyager ses visiteurs de la Chine au Mexique, du Far West à la Polynésie en passant par la Méditerranée. Sans compter SésamoAventura où l’on retrouve les personnages les plus populaires de Rue Sésame pour les enfants à partir d’un an… Avec 42 attractions, 13 500 représentations par an et fort d’une offre hôtelière imprégnée de l’univers des parcs (cinq hôtels 4 étoiles, un hôtel 5 étoiles, deux hôtels externes), PortAventura World a reçu, depuis sa création en 1995, près de 100 millions de visiteurs. C’est la première destination d’Espagne !

Suite aux températures record d’avril dernier en Espagne, comment gérez-vous l’eau pour la saison estivale ? 

Depuis notre création, nous sommes confrontés à la chaleur et à la problématique gestion durable de l’eau. D’ailleurs, nous devons rendre des comptes aux autorités locales. Le parc a été conçu pour que 27 % de l’eau consommée proviennent d’un processus de régénération afin d’en réduire notre emprise sur l’eau naturelle. 

Nous sommes aussi en train de relier au sein d’un même réseau, l’eau du parc aquatique Caribe afin de la rediriger là où l’on en a le plus besoin. Nous collectons aussi l’eau du parc aquatique non utilisée en hiver pour la réutiliser dans les attractions basées sur l’eau comme par exemple la zone polynésienne. Nous utilisons également l’eau retraitée pour l’arrosage des plantes. 

Vue générale du parc PortAventura qui attire près de 5 millions de visiteurs par an. © PAW

Quelles sont vos actions en matière d’énergies renouvelables ? 

Depuis 2016, 100 % de notre énergie consommée sont d’origine renouvelable, donc sans émission de CO2. Nous inaugurerons en juin notre ferme photovoltaïque de 6 MWc, soit une autoconsommation de 30 % de nos besoins. Cela représente 1 102 panneaux solaires répartis sur 6,4 ha, l’équivalent de 9 terrains de football. C’est la plus grande installation de ce type dans un resort en Espagne. Dans une seconde phase, d’ici à la fin de l’année, nous allons recouvrir les canopées qui ombragent les places de parking de nos employés avec des panneaux photovoltaïques pour une puissance de 3,5 MWc. Il s’agit d’un investissement de 18 millions d’euros. A terme, notre objectif consiste à devenir autonomes  en électricité. De même, pour réduire notre empreinte carbone pour les trajets à destination, nous avons mis en place depuis l’année dernière avec Endesa la plus grande installation privée de bornes de recharge pour voitures électrriques avec 150 bornes réparties sur sept sites autour du parc. Surtout, la recharge sera gratuite pour nos employés ainsi que pour les visiteurs.

En avril dernier, vous avez reçu le label B Corp (pour Benefit Corporation). Que signifie-t-il pour votre entreprise ? 

Pour nos 3 800 salariés, c’est le résultat de deux ans de travail, tant le référentiel de la norme est rigoureux ! Ce label né aux Etats-Unis certifie les entreprises qui ont un impact sociétal et environnemental positif. Et lorsque nous voulons recruter, l’une des premières questions est : « Que faites-vous au pan social et sociétal ? » Mais il y a également le projet social Portaventura Dreams dont nous sommes fiers. Pionnier en Europe, il se compose de six maisons équipées (bientôt dix) pour accueillir gratuitement des enfants atteints de maladies graves pendant une semaine avec leur famille. 200 familles sélectionnées par des hôpitaux partenaires en ont déjà profité. Nous visons 340 familles par an.

© Propos recueillis par Erick Haehnsen / Agence TCA