Les erreurs de préparation de commande coûtent cher, notamment en CO2 car elles génèrent de nouvelles livraisons. D’où l’intérêt de fiabiliser ce processus grâce à l’intelligence artificielle (IA).

Dans la mesure où la livraison des produits émet du CO2, fiabiliser l’étape de la préparation de commande pour éviter de nouvelles expéditions constitue un enjeu clé pour les logisticiens. Pour répondre à ce défi, de plus en plus d’entrepôt ont recours aux technologies vocales pour la préparation des colis. « Nos solutions intègrent de l’intelligence artificielle (IA) pour faciliter l’utilisation des applications métiers tout en libérant les mains des opérateurs », explique Emmanuel Chaligné, associé et directeur des opérations de Vivoka. Cette startup française propose un kit de développement logiciel à des éditeurs d’applications logistiques et à des fabricants d’équipements. Depuis son lancement, sa solution qui fonctionne sans internet est embarquée sur plusieurs centaines de milliers d’applications et d’équipements à travers le monde. Nouvelle étape pour la startup, le pilotage des robots mobiles autonomes (AMR) par les préparateurs de commande. Ces derniers peuvent demander à leur cobot d’aller chercher des marchandises sans craindre que le robot ne remette son colis à un mauvais destinataire. Et ce, grâce aux solutions d’identification par la voix intégrées par Vivoka. 

L’adoption de robots mobiles autonomes est déjà une réalité pour le groupe Qérys (880 collaborateurs) dont l’entrepôt de Buzançais (36) est occupé depuis 2020 par une flotte de 60 Skypods, des robots mobiles autonomes (AMR) et intelligents fabriqués par le français Exotec. Ces derniers gèrent plus de 14 000 références sur le site.  « Grâce à nos Skypods, le coût d’une ligne de commande coûte trois fois moins qu’auparavant et notre taux d’erreur a été divisé par trois ou quatre », indique Frédéric Bailleul, directeur général logistique chez Qérys. 

L’intérêt de coupler IA et robotique pour limiter les erreurs n’a pas échappé au logisticien ID Logistics. Lequel s’entoure de partenaires afin de développer ses propres solutions. A l’instar des huit robots autonomes d’inventaires qu’il est en train de déployer. Ce qui va éviter, entre autres, que des produits manquants soient commandés par un internaute, au risque de créer de l’insatisfaction et d’inutiles émissions de  CO2. Baptisés Astrid, ces robots traitent de 5 000 à 6 000 palettes à l’heure en coactivité ou non avec des préparateurs de commandes. « Ils savent compter les palettes et vérifier qu’elles sont positionnées au bon endroit dans l’entrepôt », explique Ludovic Lamaud, DGA et responsable du développement et de l’innovation du Groupe ID Logistics. 

Ce dernier innove avec un système baptisé SmartVision. Il s’agit d’une caméra de stéréovision placée au-dessus du chariot et couplée à de l’IA. Cette dernière analyse le flux vidéo afin de contrôler en temps réel que chaque article prélevé correspond bien à la commande, notamment en mesurant ses dimensions. Habituellement, le taux de réussite des préparations s’élève à 99,8 %. Avec le système SmartVision, ID Logistics compte faire gagner 80 % des 0,2 % manquants. Ce système est actuellement mis en place chez un distributeur pour la préparation de colis destinés aux grandes surfaces.

© Eliane Kan / Agence TCA