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La méthode niçoise pour verdir la ville

La promenade du Paillon développe un parc de 12 ha en plein cœur de la ville de Nice qui accueille 1 million de visiteurs par an. © Technilum
Article publié dans le quotidien Les Échos - Le 5 décembre 2022

Après avoir aménagé 36 ha de verdure dont 12 ha en centre-ville sur la promenade du Paillon, la ville azuréenne veut ouvrir le Grand Parc de la Plaine du Var sur 30 ha à l’ouest de son territoire. A terme, 280 000 arbres seront plantés.

Méga feux, canicules, inondations ; extinctions de certaines espèces… Nice veut lutter contre le réchauffement climatique en végétalisant son territoire. De quoi devenir la ‘‘ville verte de la Méditerranée’’. « Seules les municipalités qui auront re-perméabilisé et re-végétalisé leurs sols seront encore vivables ces prochaines années, indique le docteur Richard Chemla, adjoint au maire de Nice et vice-président de la métropole Nice Côte d’Azur en charge de la transition écologique. Nous cherchons à globaliser la végétalisation de Nice avec des espèces méditerranéennes qui réclament peu d’eau, stockent beaucoup de CO2, relarguent peu de pollen et créent des îlots de fraicheur. Les avantages de la végétalisation sont nombreux : apaiser la circulation routière, créer du lien social intergénérationnel et développer la biodiversité dans la ville. »

L’arrivée du tramway a libéré de l’emprise

En témoigne la Promenade du Paillon qui, livrée en 2013, accueille plus d’un million de visiteurs chaque année. L’aménagement comprend 12 ha de verdure (1 600 arbres, 50 000 plantes vivaces et graminées), dont 1 000 m² sont dédiés aux jeux pour enfants, ainsi qu’un miroir d’eau de plus de 2 500 m². Parmi les essences plantées, on trouve des magnolias, camphriers, palmiers washingtonia mais aussi des palownia, jacaranda, strelizia, grevillea, bauhinnia, erythrhine. Sans oublier les pins, cyprès, arbres de judée, grenadiers, amandiers, araucaria, métrosidéros et autres ficus… Dans le sillage de son grand plan de végétalisation initié en 2019, Nice compte désormais 36 ha supplémentaires de verdure sur un total de 333 ha, seize nouveaux parcs et jardins ainsi que plus d’une centaine de jardins pédagogiques scolaires. Quant aux nouvelles lignes 2 et 3 du tramway, elles ont contribué à transformer, sur plus de 6 km, les couloirs de bus en promenades vertes et pistes cyclables sur trois axes majeurs du centre-ville niçois : Bottero-Joffre-Pastorelli-Devoluy, Buffa-Hôtel des Postes-Dante et rue Gioffredo, parallèlement à la Promenade du Paillon.

Diminuer de 10°C la température ressentie en été

Suite logique, le projet de prolonger la Promenade du Paillon, d’un coût de 75 millions d’euros dont plus de 50 % de subventions Etat-Région, a été remporté par l’architecte João Luís Carrilho da Graça et l’architecte urbaniste paysagiste Alexandre Chemetoff. Objectif : étendre de 8 ha ce parc urbain, constituant ainsi 20 ha de verdure en plein centre-ville, re-perméabiliser 8 ha auxquels s’ajouteront 5 ha en récupérant la parcelle du MIN Fleurs – actuellement bitumée – pour accueillir un parc paysager. Le gain total espéré porte sur une réduction de 1 700 tonnes de CO2 par an. En outre, la Charte de l’arbre vise également à absorber à  Nice une tonne de polluants atmosphériques par an. Ce qui devrait aussi améliorer le bien-être des habitants en diminuant le bruit urbain de 6 à 8 décibels et, grâce aux zones ombragées créées, la température de l’air de 2°C à 3°C l’été – jusqu’à 10°C en température ressentie.

Planter 280 000 arbres

A l’ouest de la ville, a démarré en 2020 le projet du Grand Parc de la Plaine du Var qui recevra 6 000 arbres sur 30 ha. Conçu selon le modèle anglo saxon mêlant activités sportives et chemins de jogging, ce parc sera réalisé en plusieurs phases dont la première a été inaugurée cette année. Cet espace d’un hectare comprend 4 500 m² de pelouse récréative, 3 500 m² de bandes arborées – 230 arbres – et 1 500 m² de cheminements adaptés aux personnes à mobilité réduite. Dans le cadre du Plan Climat 2019-2025, Nice projette également de développer 70 hectares d’espaces verts supplémentaires et de planter un arbre par habitant. Soit 280 000 arbres.

 

© Erick Haehnsen