Interview de Christophe Ramu, responsable de la division Sécurité, santé et sûreté d’Iter Organisation, projet rassemblant trente-cinq nations dans la construction d’un réacteur nucléaire civil de recherche à fusion nucléaire de type tokamak, situé à proximité immédiate du centre d’études nucléaires de Cadarache à Saint-Paul-lez-Durance (Bouches-du-Rhône).
Subissez-vous un manque d’agents de sécurité qui justifierait le recours aux drones ?
Non. Il y a une centaine d’agents sur site issus de plusieurs prestataires. Je ne constate aucune baisse des effectifs. Concernant les drones, il y a deux façon de voir les choses. Soit ils viennent en lieu et place des agents soit ils servent à augmenter le niveau de sécurité du site en complément des agents. Pour l’instant, nous n’en avons pas mais nous envisageons de mettre en place des drones terrestres ou aériens dans le futur afin d’augmenter le niveau de sécurité du site.
Comptez-vous vous équiper en drones ?
Oui. Dans un horizon d’un à trois ans, je mettrai en place un système de drone pour augmenter la couverture des risques et pour valoriser les agents de sécurité. Sachant qu’ils gèrent déjà un grand nombre d’outils digitaux de la sécurité-sûreté, ils pourraient voir leurs capacités augmentées et leur rémunération tirée vers le haut de facto.
Quel modèle économique adopterez-vous ?
Dans le cadre d’un marché avec un prestataire de sécurité-sûreté, soit nous achèterons une prestation de sécurité globale incluant les agents de sécurité formés ainsi les machines et les services d’installation et de maintenance qui doivent les accompagner. Soit nous achèterons les machines nous-mêmes, à charge pour le prestataire de sécurité de les installer, de les exploiter et de les maintenir. En passant en direct auprès des fabricants, nous nous ménagerons la possibilité de nous adresser à l’ensemble des constructeurs ou opérateurs de drones et de dialoguer avec eux afin que leurs offres collent au plus près de nos besoins. Dans un premier temps, il y a de fortes chances pour que nous adoptions un modèle locatif.
Propos recueillis par Erick Haehnsen