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Les villes-cathédrales veulent convertir les Parisiens

Amiens, la ville s’enorgueillit d’un des plus beaux fleurons de l’art gothique.
© Amiens Métropole
Amiens, la ville s’enorgueillit d’un des plus beaux fleurons de l’art gothique. © Amiens Métropole
Article publié dans le quotidien Les Échos - Le 21 mars 2022

Ces métropoles veulent tirer parti de leur proximité avec Paris en valorisant leurs atouts. Notamment en termes de patrimoine culturel, cadre de vie, transport et du prix de l’immobilier qui permet d’avoir un meilleur pouvoir d’achat.

Avec le développement du Flex Office qui permet de concilier télétravail et le présentiel, les villes-cathédrales brillent de tous leurs feux pour les Parisiens en mal de verdure. Situées dans un rayon inférieur à 150 kilomètres de Paris, les villes d’Amiens, Chartres, Orléans, Reims ou encore Rouen, ont pour points communs d’avoir une liaison directe en train avec une gare parisienne, un temps de trajet en voiture ou en train de moins de deux heures et d’avoir une cathédrale de style gothique. À l’instar d’Amiens qui coche toutes les cases en termes d’attractivité. Par rapport à Paris, elle se situe à un peu plus de 130 km par la route et à 1h10 par le train.

« D’ici fin 2025, la venue du TGV devrait en moins de 60 minutes relier Amiens à l’aéroport de Roissy, sans que les usagers aient besoin de passer par Paris », fait valoir Alain Gest, président d’Amiens Métropole qui regroupe 180 000 habitants dont 135 000 à Amiens. Traversée par la Somme, cette ville s’enorgueillit de sa cathédrale du XIIIème siècle qui fait partie des fleurons de l’art gothique. Quelques centaines de mètres plus loin, s’étendent les Hortillonnages qui regroupent en centre-ville quelques centaines de jardins maraîchers entourés d’eau. Un site unique au monde inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Également connue sous le nom de la Petite Venise du Nord, elle séduit aussi les jeunes de 7 à 77 ans avec son festival de BD. L’activité image va prendre de l’essor. Sur les 60 millions d’euros consacrés par la métropole à la culture pour 2022-2026, près de 20 millions iront au futur pôle Image et Création. Ce projet se situera dans la ZAC Gare-la-Vallée. Un quartier phare situé à proximité de la gare et qui est en plein essor. Les nouveaux logements en construction attireront sûrement les Parisiens sachant que, selon le baromètre immobilier 2021 d’Arthur Loyd, le prix d’achat moyen d’un appartement de 60 m² s’élève à 129 000 à Amiens contre 132 000 à Chartes,136 000 à Reims, 138 000 à Orléans et 154 200 à Rouen.

Située à moins d’une heure de la mer et à 1h24 de Paris, Rouen offre un parc immobilier résidentiel sept fois moins élevé qu’à Paris. Un critère de choix pour les 40 000 étudiants que compte sa population de 114 000 habitants. Parmi les nombreux attraits de la ville aux cent clochers, citons son offre de transport aux multiples facettes. À commencer par son service de location de vélos électriques. « Ça marche du tonnerre ! », s’enflamme Nicolas Mayer-Rossignol, le président de Métropole Rouen Normandie également maire de Rouen. En matière de nouveautés, les Rouennais bénéficient, depuis octobre dernier, d’un service de covoiturage gratuit pour les passagers grâce à l’application Klaxit. Lancé à titre expérimental, il est financé par l’agglomération qui verse au conducteur un forfait de deux euros par trajet et par passager. À cela s’ajoute enfin la gratuité du transport pour tous, le samedi. Un service également proposé à Amiens.

Parmi les villes-cathédrales, Reims (190 000 habitants) peut se féliciter d’avoir le meilleur indice d’attractivité d’Arthur Loyd avec une note de 0,47 contre 0,43 pour Orléans ou 0,36 pour Amiens. Parmi ses points forts, sa proximité avec Paris « puisqu’il ne faut que 45 minutes pour rejoindre la gare de l’Est », comme le souligne Catherine Vautrin, président de la communauté urbaine du Grand Reims. Cette dernière voit d’ailleurs croître le nombre de navetteurs. « Nous avons un millier de gens qui vont à Paris et 300 qui viennent travailler à Reims où nous venons de créer une zone d’activité de 200 hectares autour de la gare TGV » rapporte la présidente du Grand Reims. De quoi attirer de nouvelles startups. Sachant qu’en 10 ans, 330 entreprises se sont déjà installées à Reims.

 

 

© Eliane Kan