Le groupe BH Developpement opère 750 cartes grises dont 350 moteurs. © BH Developpement
Quatre questions à Éric Bernard, président du groupe BH Développement. Situé à Corbas (69), l’entreprise de transport spécialisée dans le transport en lignes régulières rassemble 450 personnes dont 320 conducteurs titulaires et opère 750 cartes grises dont 350 moteurs.
Quels sont vos besoins en termes d’emploi intérimaire et comment y répondez-vous en interne ?
Au quotidien nous devons couvrir au moins 80 postes de conducteurs. Pour y répondre, nous avons en interne un gestionnaire des ressources externes qui prépare les plannings hebdomadaires afin de déterminer et sourcer les intérimaires dont nous avons besoin. Dans cette perspective, nous lançons régulièrement des appels d’offres auprès des entreprises d’intérim afin de payer la ressource au juste prix.
Qu’attendez-vous des sociétés d’intérim ?
Nous mesurons la capacité de nos partenaires à répondre de manière qualitative à nos besoins en mettant à notre disposition 24 h/24 et 7 jours/7 des intérimaires qui connaissent notre métier et qui fassent preuve de loyauté envers notre entreprise. Nous attendons aussi des entreprises d’intérim qu’elles mènent des actions pour rechercher de nouvelles ressources susceptibles de venir grossir les rangs de nos conducteurs. Mais nous ne ressentons pas suffisamment les fruits de leurs efforts pour détecter, former et intégrer de nouvelles recrues.
À quelles autres difficultés êtes-vous confrontés ?
Nous faisons face à un déséquilibre de la concurrence face aux entreprises d’intérim. Comme elles règlent les congés payés chaque semaine, les conducteurs ont l’impression qu’ils sont mieux rémunérés.
En outre, les intérimaires peuvent compter en fin de contrat sur une inscription à Pôle Emploi pour compenser une absence de rémunération. Ce qui fait qu’ils prennent des repos au moment où nous avons le plus besoin d’eux pour compenser le départ en congés de nos conducteurs.
Comment fiabilisez-vous vos ressources ?
Nous embauchons les conducteurs intérimaires après trois ou quatre mois de contrat. Mais il y a trop de volatilité. Nous avons l’impression que les conducteurs n’ont pas le sentiment d’attachement à la culture de l’entreprise. C’est peut-être une question de génération ou d’envie sociétale. Pour combler ce manque, c’est à nous de travailler sur la marque employeur pour renouveler l’intérêt de nouveaux candidats à nos métiers. Par ailleurs, nous explorons la piste de la formation par alternance afin de compenser la pénurie. Nous faisons déjà du recrutement à distance et nous comptons bien profiter de la réouverture des salons professionnels pour rencontrer en direct les jeunes étudiants.
© Propos recueillis par Eliane Kan – Article publié dans l’Officiel des Transporteurs