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©Unsplash/ Lena Balk

Relance : En France, Allemagne et Italie, les territoires se mobilisent, face à la crise économique.

France Relance : les territoires se mobilisent autour de leurs agences de développement

En raison de l’épidémie du Covid-19, les régions ont essuyé de lourdes pertes en termes d’emploi. Avec une moyenne de 0,9 % au second trimestre et une variation annuelle de 2,4 %. D’une région à l’autre, les situations sont contrastées.

L’Île-de-France compte parmi les régions les plus touchées par la Covid-19. L’emploi y a baissé de 1,3 % au second trimestre, note l’Insee – contre 0,9 % pour la France entière (sauf Mayotte). Ce qui porte la variation annuelle à -2,2 % (-2,3 % France entière). En première ligne, on trouve le secteur marchand (-1,4 % au second trimestre ; -3,2 % sur un an) et le tertiaire non-marchand (-1,4 % ; -3,2 % sur un an), suivis par de l’industrie (-1,1 % ; -1 % sur un an). Tandis que l’agriculture a créé +3 % d’emplois (+6,5 % en variation annuelle). Au total, la perte d’activité globale de la région se situe à près de 34 %.

Touchée par la baisse de son activité industrielle, Auvergne-Rhône-Alpes a enregistré une baisse d’un peu plus d’un tiers de son activité globale. La région a vu aussi la demande de chômage partiel bondir à un peu plus de 48 % de l’emploi salarié. Au total, la région a perdu 0,6 % de ses emplois au second trimestre (-2,2 % sur un an). C’est l’agriculture qui paie le plus lourd tribut au second trimestre (-3,2 % d’emplois), tout en restant positive sur un an (0,9 %).

Relativement épargnée durant le confinement, la région Hauts-de-France encaisse une perte d’activité globale de 30,9 % contre 34 % pour la moyenne nationale. Au second trimestre, la région a perdu 0,6 % de ses emplois (-2,4 % sur un an). Avec une modeste chute de -0,1 % des emplois au second trimestre, le secteur marchand essuie les plus lourdes pertes sur un an (-3,8%), suivi de l’industrie (-1 % au second trimestre ; -1,9 % sur un an) et du tertiaire non marchand (-1 % ; -1,4 % sur un an)..

Soutenue par son industrie agro-alimentaire, l’économie bretonne a plutôt bien résisté à la crise avec une perte d’activité de 30,5 %. L’emploi n’a reculé que de 0,4 % au second trimestre 2020 – soit une variation annuelle de -1,4 %. Certains secteurs ont même créé de l’emploi, comme l’agriculture (+1,2 % au second trimestre, 3,7 % en variation annuelle). Et, dans une moindre mesure, la construction (0,4 % ; 1,5 % sur un an).

Avec une perte d’activité de 31,9 %, la Bourgogne-Franche-Comté a pâti de la baisse d’activité de son industrie. Au second trimestre, le recul de l’emploi se situe dans la moyenne nationale (-0,9 %) mais sur un an, il s’intensifie à -3,1 %. Les secteurs qui souffrent le plus sont le commerce (-1,2 % au second trimestre, -6 % sur un an) et l’industrie (-1 % au second trimestre, -2,3 % sur un an).

Première région agricole de France, le Grand-Est a plutôt bien tenu durant la crise avec une perte de 31,5 % de son taux d’activité globale. Pour autant, la région s’attend à perdre 50 000 emplois dans les prochains mois. Au second trimestre, l’emploi a reculé de 0,7 % (-2,7 % sur un an). Le commerce (-0,7 % des emplois au second trimestre ; -4,8 % sur un an) et l’agriculture (-1,3 % au second trimestre ; -4,4 % sur un an) s’attendent aux pertes les plus sévères.

Affectée par le ralentissement des activités touristiques et des services aux entreprises, la région Sud-Provence-Alpes-Côtes d’Azur a perdu 33,3 % de son activité globale. C’est l’agriculture qui perd le plus d’emplois (-6% au second trimestre, -5,3% sur un an), suivi par le tertiaire marchand (-1,8 % ; -4,7 % sur un an), le tertiaire non marchand (-1 % au second trimestre ; -0,7 % sur un an) et l’industrie (-0,8 % au second trimestre ; -1 % sur un an).

© Eliane Kan, Erick Haehnsen et Lyse Le Runigo

Le plan Corsica Rilancia veut se distinguer du plan France Relance

Elaboré en Corse, discuté et voté à l’Assemblée de Corse, le plan mise sur le rattrapage du retard de l’île en matière d’infrastructures, la cohésion sociale et la transition écologique.

Dépendante du tourisme avec 30 % du PIB de l’île (en y incluant les transports) et des services, l’économie corse voit le chômage (catégorie A) bondir de 43,3 %. et les créations d’entreprises s’effondrer de 32,8 %. Selon les projections, le PIB devrait reculer de 15,5 % cette année – contre 10 % au niveau national – et l’endettement des entreprises s’alourdir d’un milliard d’euros au second trimestre. « La situation est d’une gravité sans précédent », confie Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif de Corse. Prenant quelques distances vis-à-vis du plan France Relance, Gilles Simeoni met en avant Corsica Rilancia, un programme qui sera débattu et voté par l’Assemblée de Corse avant d’être discuté avec le gouvernement.

A la recherche d’un modèle économique global

Au menu, Corsica Rilancia envisage, entre autres, de réengager avec le gouvernement les discussions sur le Plan exceptionnel d’investissements (PEI), destiné à rattraper le retard historique de la Corse en termes d’infrastructures pour un montant de 200 millions d’euros. Le plan corse s’appuie aussi sur une étude auprès de 1 700 entreprises réalisée par la Chambre de commerce et d’industrie régionale. Il en résulte une vision transversale, globale et stratégique présentée fin septembre à l’Assemblée de Corse. Trois axes s’en dégagent : la relance économique avec les mesures d’urgence, l’accompagnement par filière, le statut fiscal et social de la Corse, et enfin une vision stratégique du modèle économique corse. Vient ensuite la cohésion sociale, territoriale et sociétale (emploi, formation, politique foncière…). Sans oublier les infrastructures, la transition écologique et le développement durable.

La Normandie au secours de ses entreprises

La région vient d’annoncer son plan de relance. Les nouvelles mesures visent notamment à soutenir les entreprises fragilisées par la crise.

Dans le sillage des grandes régions, la Normandie vient d’annoncer son plan de relance. Premières bénéficiaires, les entreprises fragilisées par la crise. À commencer par celles qui étaient saines avant le confinement. Pour renforcer leurs fonds propres, la région crée “Normandie Rebond”. Ce fond d’investissement est doté de 30 millions d’euros. Le ticket d’investissement cumulé par entreprise sera de 1 à 3 millions d’euros.

Prêts participatifs pour le soutien des TPE-PME

La région compte aussi soutenir les TPE-PME (de 10 à 50 personnes) bénéficiaires d’un PGE (Prêt garanti par l’État). Il faut savoir que 2,65 milliards d’euros ont été validés en Normandie. La région veut soutenir celles qui auront du mal à rembourser leur PGE. Elle leur proposera dès 2021 des prêts participatifs de longue durée (10 ans) et des conditions de remboursement optimisées.

Création d’une filière hydrogène

La Normandie profite de ce plan de relance pour entamer sa transition énergétique et écologique. Elle compte créer et développer sa filière hydrogène en mettant à la disposition des producteurs ses infrastructures portuaires. Cette stratégie pourrait générer 15 000 emplois et 5 milliards d’euros d’investissements. Par ailleurs, dans la perspective d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, elle procède à la création du fonds Normandie Carbone. Lequel a pour mission de recenser, collecter et valoriser les émissions de carbone. De quoi dégager des moyens pour financer des projets exemplaires.

Hervé Morin, président de la région Normandie, a présenté vendredi 9 octobre son plan de relance

©D.R

Guyane, Martinique, Guadeloupe : des contrastes et des urgences communes

Malgré leurs atouts, les Outre-mer souffrent de la crise sanitaire qui a accru leurs fragilités structurelles : éloignement, risques naturels, marchés limités, inégalités sociales et TPE vulnérables. Le plan France Relance tient compte de leurs spécificités.

Des trois axes de France Relance – écologie, compétitivité, cohésion – le comité de suivi territorial de Martinique a dégagé dix pistes d’actions locales. Dont la mise aux normes parasismiques des bâtiments publics et des écoles, la valorisation des déchets, la transformation agricole avec le développement du ‘‘fabriqué en Martinique’’ pour tendre vers la souveraineté alimentaire en 2030. Citons aussi le développement des capacités industrielles locales ou encore le soutien aux associations et à l’emploi. Comme en Guyane, à Mayotte ou en Guadeloupe, l’amélioration du réseau d’eau potable, soumis à de fréquentes coupures, fait partie des priorités. A cet égard, une enveloppe de 50 millions d’euros a été allouée à l’ensemble des Outre-mer dans le cadre du plan national de relance.

La Guadeloupe face à l’urgence sanitaire

Difficile de se projeter dans une relance pour la Guadeloupe, placée fin septembre en zone d’alerte maximale au coronavirus. Déjà fortement affecté par le confinement du printemps dernier, le secteur de l’hôtellerie et de la restauration est de nouveau à la peine avec la fermeture des bars et restaurants décidée le 23 septembre. Parmi les axes du projet de relance, figurent néanmoins la réussite de la prochaine saison touristique à l’aide de chèques vacances pour soutenir la demande locale. Mais la première urgence consisterait à renforcer les moyens du CHU, en difficulté devant l’afflux de malades du Covid-19. Et, à plus long terme, l’investissement dans des équipements médicaux de pointe, la télémédecine ou encore la création d’une faculté de plein exercice.

Guyane : la grande fracture numérique

Le coup d’arrêt à la consommation et le report des activités spatiales ont entraîné une chute de 25 % de l’activité durant le confinement en Guyane, indique l’Insee. Si l’industrie a chuté de 75 %, le BTP fait de la résistance avec un recul limité à 31 %. Toujours sous couvre-feu allégé, le tourisme et l’événementiel « commencent à revivre », se réjouit Jean-Michel Nicolas, chargé de l’appui aux entreprises à la CCI. « Notre travail de terrain auprès des entreprises et avec les communes se poursuit avec, par exemple, les aides aux entreprises et l’activité partielle de longue durée », ajoute-t-il. Objectif : compenser l’immense fracture numérique dans cette enclave de 83 500 km² à l’heure du télétravail et de la dématérialisation.

Une bananeraie en Martinique. L’un des axes de France Relance en Outre-Mer concerne la transformation de l’agriculture, et notamment sa diversification pour une souveraineté agricole à l’horizon 2030

©Pixabay

Mayotte et La Réunion au chevet des petites entreprises

Le plus jeune département de France veut profiter du plan de relance pour aider ses petites entreprises à se structurer. Tandis que La Réunion se porte au secours du secteur commercial, premier employeur privé de l’île intense.

Mayotte : tourisme et BTP sont les secteurs les plus durement touchés

Avec 52 % de son PIB, l’emploi public à Mayotte a amorti la perte d’activité liée aux mesures restrictives de lutte contre le coronavirus. A savoir 18,4 % sur l’île contre -33,2 % pour la France entière. En revanche, son secteur marchand s’est dégradé de 12 %, proche du niveau national. Tourisme et BTP sont les secteurs les plus durement touchés (-90 %). À cet égard, la construction et la réhabilitation de logements figurent au rang des priorités du plan de relance dans ce département qui compte de nombreux bidonvilles. En plus d’un budget global (État et département) de 93,4 millions d’euros sur deux ans, le Conseil départemental a dégagé 14 millions pour les PME et TPE. En effet, « cette crise confirme l’importance des très petites entreprises à Mayotte et nous pousse à les aider à se structurer pour intégrer le secteur formel », pointe Enfane Hafidou, DGA au Conseil départemental. En effet, le secteur représentait les deux tiers des entreprises marchandes de l’île en 2015. Du coup, la formation à la comptabilité et l’embauche de jeunes cadres constituent les deux leviers de cette structuration.

Sauver le commerce de proximité à La Réunion

À La Réunion, le BTP, l’hôtellerie et la restauration sont également sinistrés. Mais c’est le commerce, premier employeur privé de l’île avec ses 34 500 salariés, qui a le plus pâti avec une baisse d’activité totale de 28 % au sortir du confinement. Réponse de la Chambre de commerce et d’industrie : geler les implantations commerciales en périphérie pour une durée de 10 ans afin de soutenir le commerce de proximité et revitaliser les centres-villes. À destination des petits commerces ainsi que des entreprises de moins de 10 millions d’euros de chiffre d’affaires, la CCI propose d’étendre le bénéfice du dispositif de zone franche ZFANG 2019*. Au niveau du département, 70 millions d’euros ont d’ores et déjà été engagés pour la période de juillet à décembre 2020 en direction des PME du BTP (30 millions), des personnes vulnérables (21,5 millions) et des filières agricoles, notamment les agriculteurs indépendants (11 millions). Sans oublier le secteur sanitaire (7,5 millions) dans le cadre de la lutte contre la dengue, l’autre épidémie qui menace la région.

* Zones franches d’activité nouvelle génération

A l’instar de cette femme, Taambati, nombres d’artisans et de dirigeants de TPE sont menacés par la crise dans le 101e département de la France.

©Houdah Madjid

L’Allemagne développe un plan de relance court-termiste

Compétitive et bien structurée, l’économie outre-Rhin mobilise 130 milliards d’euros. Dont près de 30 milliards pour soutenir la consommation des ménages. Et 50 milliards pour le changement climatique, l’économie verte et la mobilité électrique.

130 milliards d’euros, soit 4 % du PIB, c’est le montant du premier plan de relance en Europe, annoncé le 3 juin dernier par Berlin. « L’Allemagne et la France ont des pans de relance de tailles comparables, souligne Patrick Krizan, économiste senior pour Euler-Hermes et Allianz. En revanche, l’Allemagne mise sur la demande. 25 % de l’enveloppe servent pour soutenir la consommation des ménages et libérer l’épargne. Citons aussi la prime mensuelle de 300 euros par enfant, soit uen enveloppe de 4 milliards » Mesure phare : 20 milliards d’euros seront employés pour réduire temporairement la TVA dont le taux normal passe de 19 % à 16 %.

Programme court-termiste de relance par la consommation

Par ailleurs, 50 milliards d’euros sont consacrés à l’investissement, notamment au changement climatique, l’économie verte et la mobilité électrique. « A la différence de la France, il ne s’agit pas d’un programme industriel – sauf pour la mobilité électrique – car les investissements ne sont moins fléchés vers des secteurs industriels précis, reprend Patrick Krizan. Court-termiste, ce programme veut retrouver une vitesse de croisière en 2021 en évitant le trou d’air entre la crise et la reprise dans une économie déja compétitive et structurée.» « Certaines aides comme la subvention pour l’achat de voitures électriques (jusqu’à 9 000 euros) sont gérées au niveau fédéral », précise Korbinian Wagner, porte-parole du ministère fédéral de l’Économie et de l’Énergie. « Mais, d’une manière générale, ce sont les Länder et les municipalités qui mettent en musique le plan de relance sur le terrain », souligne l’économiste d’Euler-Hermes et d’Allianz.

Coopération étroite entre le Bund et les Länder

A cet égard, les ‘‘Überbrückungshilfen’’ (aides de transition) en sont un exemple. Grâce à cette aide, les entreprises peuvent recevoir des subventions pour les frais d’exploitation fixes jusqu’à 50 000 euros par mois. Le montant de la subvention est échelonné en fonction de l’ampleur des pertes. « Les fonds et les modalités d’attributions sont régis au niveau fédéral mais il revient aux Länder de traiter les demandes des entreprises et de verser les subventions, poursuit Korbinian Wagner. Quant aux banques de développement des Länder, elles sont responsables de l’administration de ce système. »

Autre exemple de coopération entre l’État fédéral et Länder, la tâche d’intérêt commun ‘‘Amélioration des structures économiques régionales’’*. Les fonds de la GRW sont destinés aux régions structurellement faibles. L’idée sous-jacente est de renforcer les investissements régionaux qui, à leur tour, généreront des emplois locaux attrayants à long terme. « Dans le cadre de la pandémie de grippe Covid 19, les fonds fédéraux destinés à l’amélioration des structures économiques régionales ont été augmentés de 250 millions d’euros chacun pour 2020 et 2021, indique Korbinian Wagner. Le programme est cofinancé par le Bund (État fédéral) et les Länder qui se sont accordés sur les orientations générales du programme. Mais ce sont les Länder qui choisissent les actions à financer. »

* Bund-Länder-Gemeinschaftsaufgabe „Verbesserung der regionalen Wirtschaftsstruktur“ (GRW)

Court-termiste, le plan de relance allemand veut retrouver une vitesse de croisière en 2021 en évitant le trou d’air entre la crise et la reprise dans une économie déjà compétitive et bien structurée.

©Batintherain

L’Europe au secours de l’Italie

L’Union européenne octroie à l’Italie une aide 209 milliards d’euros à laquelle s’ajoute environ une trentaine de milliards au titre du Mécanisme européen de stabilité. De quoi financer le plan de relance qui met l’accent sur la compétitivité et la réduction de la fracture territoriale.

Premier pays européen touché par le coronavirus, l’Italie s’en sort meurtrie tant au plan sanitaire avec 35 600 morts qu’au plan économique. Son déficit devrait atteindre 12,8 % et sa dette culminer à près de 160 % de son PIB. Pour aider les entreprises et les ménages à affronter cette crise, une aide de 100 milliards d’euros a été décrétée avant l’été par le chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte. Dans la foulée, le président du Conseil des ministres a obtenu de l’Union européenne une aide substantielle. Sur les 750 milliards d’euros du plan de relance Next Generation, le gouvernement italien devrait d’ici 2023 recevoir 209 milliards d’euros. Dont 82 milliards de subventions et 127 milliards de prêts. Ce qui permettrait de rebooster la croissance. Après une chute du PIB de 9 % en 2020, l’activité pourrait remonter à +6 % en 2021. « A ces 209 milliards d’euros pourraient s’ajouter une trentaine de milliards d’euros d’aides supplémentaires accordées par l’UE au titre du Mécanisme européen de stabilité », rapporte l’histoire spécialiste de l’Italie Ludmila Acone.

De quoi conforter le plan de relance transalpin qui veut s’attaquer à la compétitivité du pays et à la fracture territoriale entre le nord et le sud. Pour y parvenir, le plan rassemble une multitude de projets portés par les ministères. Dont celui de l’économie qui mobilise 150 milliards d’euros. « Il met l’accent sur l’économie verte – avec une grande part consacrée à l’amélioration énergétique des bâtiment -et sur la digitalisation, plus particulièrement sur la cybersécurité et les technologies numériques », résume Patrick Krizan, économiste senior pour Allianz et sa filiale d’assurance crédit Euler-Hermes. « Pour l’heure, rien n’est officiel mais d’après les documents en circulation, ce plan porte sur 450 milliards d’euros », relève l’économiste. Ce montant est d’ailleurs appelé à évoluer. Un arbitrage est en cours. Ensuite, le plan sera soumis au vote du Parlement avant la fin de l’année.

Une fois ces mesures adoptées, leur mise en œuvre promet de se heurter à quelques difficultés. Notamment dans les régions. Rappelons que ces territoires disposent d’une certaine latitude dans les transports, la culture, le tourisme ou l’organisation hospitalière. Par ailleurs, les régions partagent avec l’État certaines compétences relatives, entre autres, à l’enseignement et la santé. Or, sur les 20 régions, la droite en détient 15 contre 5 pour le Parti démocrate et ses alliés. Toutefois, les récentes élections régionales ont renforcé la popularité de Gisueppe Conte. « Mais que se passera-t-il quand on entrera dans le vif du sujet sur la répartition des fonds entre les différents secteurs et entre les régions, sachant que le sud a un besoin criant d’infrastructures et d’aides à l’innovation pour rattraper son retard dans le numérique », soulève Ludmila Acone. Laquelle se fait l’écho de l’inquiétude des organisations et des partis politiques qui pointent le risque du détournement des fonds par la Mafia.

La Ville de Naples vue de la Chartreuse San Martino

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