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© Eric Feferberg/AFP

Morbihan : deux parcs d’éoliennes flottantes soumis au débat public

Publié dans LesEchos.fr le 8 décembre 2020. Au large de l’île de Groix et de Belle-Île-en-Mer, un projet de deux parcs rassemblant 60 éoliennes flottantes fourniraient 750 MW est soumis à débat public. À proximité, une zone Natura 200, un secteur de reproduction et de nourriceries pour de nombreuses espèces sensibles pour la pêche…

Selon la loi de programmation pluriannuelle de l’énergie, 40 % de l’électricité devront provenir de sources renouvelables (EnR) en 2030. En particulier grâce au développement de l’éolien en mer. À cet égard, le littoral de la Bretagne du sud a été identifié comme une zone particulièrement favorable pour développer l’éolien flottant. Lequel bénéficie de vents plus forts et plus réguliers qu’à terre. Dans ce contexte, la Commission nationale du débat public (CNDP) organise un débat portant sur deux parcs éoliens marins [eolbretsud.debatpublic.fr] qui va se terminer en ligne le 21 décembre. Les termes de cette consultation concernent le choix de la zone d’implantation  ainsi que les enjeux environnementaux et économiques du projet.

60 éoliennes de 200 m de haut pour produire 750 MW

Au large de l’île de Groix et de Belle-île-en-Mer, l’État a défini une zone d’étude de 1 330 km² à l’intérieur de laquelle une zone plus précise, de 600 km² sera déterminée à l’issue du débat public. Dans cette perspective, des études seront lancées pour mesurer le vent et la houle ainsi que l’impact sur les fonds sous-marins. Le projet concerne deux parcs rassemblant 60 éoliennes de 200 m de hauteur. Le premier aurait une puissance de 250 MW et celle du second irait jusqu’à 500 MW. Le projet prévoit que les deux parcs aient un raccordement commun à terre pour le transport d’électricité. Courant 2022, une ferme de trois éoliennes flottantes sera installée au sud de l’île de Groix, à 15 kilomètres des côtes. De quoi étudier les conditions de réalisation des deux parcs commerciaux d’éoliennes flottantes envisagés et aider au choix des technologies. Entre autres celles des flotteurs.

Trouver une nécessaire cohabitation

Si la zone d’étude en mer ne comporte aucune aire marine protégée, elle est néanmoins entourée de plusieurs zones remarquables. Une zone Natura 2000 autour de l’île de Groix ainsi que des zones Zone importante pour la conservation des oiseaux (Zico). Concernant les poissons, les crustacés et les mollusques, la zone d’étude est un secteur de reproduction et de nourriceries pour de nombreuses espèces dont certaines sont très sensibles pour la pêche. Notamment la langoustine et le merlu. Par ailleurs, l’implantation d’un parc éolien en mer peut également nuire aux activités du port de commerce Lorient, à la base aéronavale de Lann-Bihoué ainsi qu’à la navigation de plaisance…

Bref, la cohabitation s’annonce comme un élément clé de la réussite du projet. Prochaine étape, la publication du compte-rendu du débat par la Commission particulière du débat public (CPDP) et du bilan par la CNDP. La décision devrait être annoncée le 30 avril 2021. En cas de poursuite du projet, les appels d’offres devraient être lancés en juin 2021 pour le premier parc et en 2022 pour le second. Quant à la mise en service, elle interviendrait en 2026 et 2028.

© Erick Haehnsen