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© A.Lebourg/CRCPDL

Vendée. Huîtres : pas d’angoisse pour les Vendéens

Publié dans LesEchos.fr le 3 décembre 2020. Les ostréiculteurs vendéens privilégient les marchés et la vente directe aux consommateurs. Un format artisanal qui est aussi une force : l’été dernier, les dégustations chez les producteurs ont permis de maintenir les volumes écoulés dans les mêmes proportions qu’en 2019.

Avec ses petites structures familiales, l’ostréiculture vendéenne a des chances de voir ses huîtres trôner sur les tables des Français, contraints de réveillonner à la maison. Ces réjouissances suffiront-elles à compenser les pertes liées à la suspension des marchés lors du premier confinement ? Sans doute pas. Toutefois, Marion Petit, directrice du Comité régional de la conchyliculture des Pays-de-la-Loire (CRCPDL), reste confiante : « Les gens ont besoin de se faire plaisir avec de bons produits. » Une fois franchie la mauvaise passe de 2020, le département devrait continuer à bénéficier d’un vivier d’ostréiculteurs en constant renouvellement. En nombre suffisant pour produire 7,6 % du volume des huîtres consommées en France. Un marché qui, en 2018 (Source : CRCPDL), pesaient 92 946 tonnes.

La vente directe sauve le secteur

« Plébiscités par les consommateurs, les marchés représentent 80 % des débouchés de la plupart des ostréiculteurs vendéens, » souligne la directrice du CRCPDL. De fait, le circuit court est salvateur. Notamment l’été dernier où les dégustations chez les producteurs ont permis de maintenir les volumes écoulés dans les mêmes proportions qu’à période comparable en 2019.

« Les commandes des grandes et moyennes surfaces fléchissent légèrement mais les prix se maintiennent par rapport à l’an dernier. En revanche, les fournisseurs des comités d’entreprises sont à la peine »

En cette fin d’année, « les commandes des grandes et moyennes surfaces fléchissent légèrement mais les prix se maintiennent par rapport à l’an dernier. En revanche, les fournisseurs des comités d’entreprises sont à la peine », poursuit Marion Petit. L’apport de trésorerie espéré dans les prochaines semaines sera alors le bienvenu pour ces ostréiculteurs « qui ont peu recouru à l’activité partielle, le travail sur les parcs à huîtres ne pouvant être différé », explique la directrice du CRCPDL. Avec leurs 745 permanents (salariés ou non), les entreprises conchylicoles vendéennes (la nomenclature regroupe tous les producteurs de coquillages) comptent 9 % des effectifs nationaux (source : CRCPDL). Dans ce contexte, les investissements sont au point mort.

Le renouvellement des générations est en marche

La baie de Bourgneuf, incluant l’île de Noirmoutier, abrite l’essentiel des ostréiculteurs, précisément 154 entreprises conchylicoles sur les 177 que compte la Vendée. Chaque année une dizaine de dossiers transite au siège du CRCPDL pour l’obtention de l’agrément sanitaire. Ce sont autant de nouveaux producteurs qui s’installent. « Ces jeunes, pas nécessairement issus de la profession, achètent dans un premier temps le minimum de concession puis s’agrandissent au fil du temps, décrit Marion Petit. Aujourd’hui la surface exploitée est constante bien que le nombre d’entreprises diminue, tout en restant de petite taille. Ainsi, quand en Bretagne un ostréiculteur produit annuellement entre 300 et 400 tonnes d’huîtres, en Vendée la moyenne se situe entre 60 et 80 tonnes ». Avec leur format artisanal, les Vendéens ont prouvé que leur agilité en temps de crise sanitaire était une force.

© Marie-Catherine Dolhun