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© H2ope

Bas-Rhin: Les Bas-rhinois surfent sur la vague du biomimétisme

Publié dans LesEchos.fr le 3 décembre 2020. Consacré au biomimétisme, le salon Biomim’expo se tiendra sur la toile du 7 au 11 décembre prochain. Une centaine d’intervenants et de speakers y présenteront leurs travaux s’inspirant de la nature. Parmi lesquels la startup H2ope. Installée à Geispolsheim, elle y présentera son collecteur de déchets plastiques au design inspiré des fanons de baleine.

Le vivant offre de formidables ressources pour innover de manière durable. Cette démarche, baptisée biomimétisme, inspire d’ailleurs des chercheurs et des entreprises partout dans le monde, y compris en France. En témoigne la 5ème édition de Biomim’Expo qui, Covid-19 oblige, se tiendra pendant cinq jours du 5 au 7 décembre sur le site Web éponyme. Une centaine d’intervenants et de speakers seront présents. Parmi lesquels, la startup H2op installée à Geispolsheim, dans le Bas-Rhin.

Solution imitant les fanons des baleines

Créée l’année dernière, l’entreprise s’inspire des fanons de baleine pour créer un collecteur qui récupère les sacs en plastique et autres détritus présents dans les milieux aquatiques. « Il faut savoir que 80 % des déchets plastiques présents en mer proviennent des cours d’eau », relève Sébastien Maréchal, président de l’entreprise. Sa solution de récupération se présente sous la forme d’une cuve en plastique polyéthylène ayant la forme d’un fer à cheval. Fabriquée dans le Doubs, celle-ci est équipée d’un système de fanons qui laisse naturellement passer l’eau tout en retenant les déchets.

La Flandre intéressée par ce système

Ce dispositif innovant est actuellement expérimenté dans le port de Dusseldorf (Allemagne) pour une durée de six mois. « L’opération de nettoyage devrait se terminer fin janvier », indique le dirigeant qui vient d’être contacté par la région de Flandre afin de participer à un appel d’offres réservé aux entreprises qui innovent en matière de transition écologique. Si H2ope est retenue, cela l’amènerait à créer une entité régionale en Belgique.

L’ours brun objet d’étude

Bien sûr, H2ope n’est pas le seul acteur du Bas-Rhin à s’intéresser au biomimétisme. D’autres entreprises et chercheurs, absents de cette 5ème édition, ont aussi adopté cette démarche. C’est le cas, entre autres, de Soprema, le spécialiste de l’étanchéité dont le futur siège social prévu Port du Rhin s’inspirera des rizières. Du côté des universitaires, citons les travaux de deux chercheurs strasbourgeois. Le premier Fabrice Bertile de l’Institut pluridisciplinaire Hubert Curien s’interroge sur la manière avec laquelle les ours bruns arrivent à conserver leur masse musculaire après quatre à six mois d’hibernation. Ces travaux intéressent notamment le rétablissement des malades de la Covid-19 sachant qu’après plusieurs semaines de réanimation, il leur faut plusieurs mois de rééducation pour retrouver leur mobilité.

Une molécule prometteuse issue du manchot royal

Citons aussi les travaux d’Yvon Le Maho, écophysiologiste, directeur de recherche au CNRS et à l’université de Strasbourg. En s’intéressant au manchot royal, ce dernier a découvert que les mâles conservaient plusieurs mois des aliments dans leur estomac dont ils nourrissent leur poussin en l’absence de la mère. « La conservation des aliments est due à la présence d’une molécule baptisée ‘‘Sphéniscine’’ qui possède des propriétés antibactériennes et antifongicides », indique le chercheur. Avec son équipe, il vient de déposer une demande de financement auprès de l’Agence nationale pour la recherche (ANR) afin de poursuivre ses travaux. L’enjeu sera d’élaborer des médicaments plus efficaces que les antibiotiques actuels. Notamment le traitement de certaines pathologies d’organes baignant en milieu salin. À l’instar des yeux humains.

© Eliane Kan